Peuples autrefois guerriers, les hommes wayana portent des coiffes emplumées qui les font se sentir à la fois humain et force cosmique. Sous leurs coiffes, ces « hommes guerriers » sont des entités cosmiques qui, sous l’effet de la boisson fermentée et par la transe, communient avec leur univers, ulëeitopoukusun-kusuli ‘la flûte cosmique’.

Les chants rituels font partie intégrante des rites d’initiation et de la transmission des mythes et de l’histoire du peuple Wayana. Le maraké est un rituel de passage pratiqué au sein du peuple Wayana. Il est aussi un moment privilégié pour renforcer la cohésion de groupe et celle de la communauté. La pratique et la connaissance de ce rituel sont fortement menacées du fait de la disparition progressive des anciens chanteurs Kalawu.

A l’occasion de ce rituel, les postulants reçoivent des applications corporelles d’insectes (fourmis flamandes et environ sept variétés de guêpes) comme remède pour désintoxiquer leur corps des aliments qui finissent par l’affaiblir. Après les applications, les postulants sont contraints à

suivre une diète rigoureuse qui va les fortifier et les purifier. Les piqûres de plus d’une centaine d’insectes mettent le postulant

à l’épreuve de vaincre la douleur, et la fête cimente les relations sociales entre les différents villages et au sein de l’ensemble de leur société. La fête ultime est l’accomplissement apothéotique du rite de purification qui permet à chacun, par les chants rituels, de se remémorer l’histoire orale du groupe et de renforcer la cohésion sociale.

Lors de ce rituel, le postulant retrouve sa part d’humain et de non humain, pour se trouver en communion dans l’espace cosmique où tous les êtres ont un langage en commun, alors qu’en dehors du rituel, seul le chaman a le privilège de transiter et de communiquer dans les différentes couches du cosmos wayana.

Ce rituel est en désuétude chez ces peuples caribes, en partie dû à l’influence chrétienne, notamment évangéliste fondamentaliste pour qui tous ces rituels amérindiens ne sont pas en communion avec la parole de leur dieu. Comme le disent des femmes mères : « le rituel donnait de la force à l’individu pour qu’il existe et confronte les différents problèmes sur terre ». Le jeune wayana d’aujourd’hui, ne connaît plus l’histoire de son peuple, il n’a plus de rituel, de moment privilégié de transmission des savoirs socioculturels.

Les projets soutenus

Enregistrer les chants rituels et obtenir l’inscription du Maraké au Patrimoine de l’Humanité.

 

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